Article publié le 30/10/2017 sur actuel-expert-comptable.fr

Univers Paie, spécialiste de l’externalisation de la paie, vient de racheter la PME bretonne Cetis et affirme sa volonté de croissance externe. Marc Dedéi, directeur général, dresse le panorama et les perspectives de son secteur.

Quel est votre domaine d’activité ?

Univers Paie est une PME, filiale du groupe HR Path, spécialiste des systèmes d’information dédiés aux ressources humaines (gestion du personnel, du recrutement, du temps des collaborateurs, etc). Le groupe HR Path emploie 600 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 75 M€. Univers Paie a pour activité unique l’externalisation de la paye, que nous pratiquons via des plateaux où travaillent des collaborateurs spécialistes de ce domaine. Grâce à notre groupe d’appartenance, qui exerce les métiers d’éditeur et d’intégrateur informatique, nous possédons les capacités d’assurer l’outsourcing de la paye de A à Z, en nous adaptant à l’environnement du client. Que celui-ci travaille sous SAP, Oracle, Peoplesoft, HR Access, Pleiades, Cegid ou Sage.

Qui sont vos clients et pourquoi font-ils appel à vos services ?

Nous travaillons pour des entreprises privées mais également des collectivités et acteurs publics, qui nous sollicitent pour des raisons stratégiques. La paye étant une fonction support, ils souhaitent se concentrer sur leur coeur de métier et déléguer ce domaine à un spécialiste. D’autant qu’il s’agit d’un univers en perpétuel renouveau, avec une actualité réglementaire forte, qui requiert un suivi rigoureux. Autre paramètre : les métiers de la paye sont sous tension, et il est souvent difficile de recruter de bons profils. Cela plaide aussi pour l’externalisation. C’est aussi ce qui explique que nous ayons, parmi nos clients, des cabinets d’expertise comptable, qui représentent 10 à 15% de notre activité.

Qui sont les experts-comptables qui font appel à Univers Paie ?

Il y a un vaste éventail de profils : depuis l’expert-comptable solo qui rend service à son client en acceptant de récupérer son volant paye, mais préfère la sous-traiter, jusqu’au cabinet moyen-gros, qui fait appel à nous ponctuellement ou sur la durée. Par exemple, en cas de surcroît d’activité, pour pallier l’absence ou les difficultés de recrutement de personnel, ou encore pour dépanner leurs propres clients, sans vouloir créer et entretenir eux-mêmes un service paye interne. Car les coûts d’un pôle social interne sont importants, ne serait-ce qu’au plan informatique.

« Nous récupérons régulièrement des clients déçus par la sous-traitance offshore. »

Quel est le paysage de l’externalisation en France et à l’international ?

La France compte quelques acteurs à rayonnement international, puis il y a une grande proportion de cabinets d’expertise comptable de toutes tailles qui oeuvrent en général auprès de clients représentant moins de 50 bulletins par mois. Enfin, il y a des sociétés de taille moyenne comme la nôtre, dont le coeur de cible est constitué d’entreprises à partir de 50 bulletins mensuels. Bien entendu, il y a aussi le phénomène de l’outsourcing off shore, que certaines entreprises choisissent pour une question de coût.
Nous récupérons régulièrement des clients déçus par la sous-traitance offshore, ce qui nous fait penser que ce phénomène est en phase de reflux. Car la paye est un domaine profondément local. On ne peut pas prétendre maîtriser la réglementation, les conventions collectives, l’actualité du métier sans être ancré localement. Il en va de même pour la sécurité des données. A l’aube de l’entrée en application du règlement européen sur la protection des données personnelles, à l’heure du bulletin clarifié et alors que le prélèvement à la source est en phase de tests, il apparaît nécessaire d’avoir du personnel formé et un contrôle qualité. La paye ne se cantonne pas à de la saisie et il faut prendre vis-à-vis des clients un engagement de résultat, c’est ce que nous faisons.

Comment voyez-vous l’avenir de votre profession ?

Les concentrations de cabinets d’expertise comptable vont se poursuivre, ce qui va aboutir à des pôles sociaux plus importants, mais il faudra alors être en capacité d’automatiser et de moderniser les services. Les acteurs médians, tels qu’Univers Paie, ont des opportunités à saisir. Nous avons amorcé une phase de croissance externe, en rachetant la société bretonne Cetis, avec ses 25 collaborateurs à Brest. Lesquels s’additionnent aux 55 autres gestionnaires situés dans nos agences de Bordeaux, Caen, Lille, Paris et Marseille. Le «made in France», dans la paie comme ailleurs, s’imposera comme un gage de qualité, avec des acteurs à même d’investir et de moderniser leurs outils de production.

Propos recueillis par Olga Stancevic

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